Voir la vie en rose ou en bleu ?

Une courte vie. Petite vie, comparée à toutes celles que j'ai connues jusque-là. Vivant dans une grande famille de vampires. Toujours vivre entouré. C'était ça notre famille. On ne pouvait laisser un membre à part. Certains nous auraient qualifiés de clan. Mais non. Cette grande famille, à fini par se disloquer. Je devais avoir, 10/11 ans. Peut-être douze. Il n'y pas si longtemps de cela en tout cas. C'est aussi, à ce moment-là, que tout chamboula...

Petite vie tranquille était la mienne. Je ne m'attendais pas à recevoir autant de haine, de colère, de tristesse. Ma famille m'envoyait tous leurs maux. C'est en les prenant, qu'elle put se réunir à nouveau. Et moi, je préférais rester enfermée. Je sentais que j'allais exploser. Leur cracher le venin enfuit depuis longtemps. Oui, je crois que c'est à ce moment-là. Ce moment où mes yeux prirent une teinte inhabituelle. Ils devinrent rouge clair. C'est aussi à cette période que je m'éclipsais une demi-heure pour commencer, de ma chambre. Les émotions, insupportables, essayées encore de m'atteindre. J'étais, et je suis encore, ce trou noir qui aspire tout. Et c'est moi qui dois toujours tout prendre. Un mur, s'était forgé entre moi et tout le monde.

La haine avait disparu depuis quelques mois déjà. Quand, ils décidèrent de tous se séparer. Et puis, cette demeure fut laissée à l'abandon. Abandon, ai-je dit ? Mais non voyons ! Il ne restait plus que moi. Moi et moi seule. On continuait à nous livrer des poches de sang. Et beau jour, dans un journal, on parlait de l'existence des vampires. De notre race. Qui avait eu l'audace d'informer le monde de notre existence ? Aucune idée. Je vivais dans une bulle depuis si longtemps. Combien de temps ? Je n'en ai même pas le souvenir. Quel âge j'avais maintenant ? J'avais gagné un an, ou une centaine d'années ? Les nuitées où je n'avais rien à faire, je m'amusais à faire le ménage. Ou alors je passais une journée à me créer une deuxième vie. Oui, c'est cela. Je vivais dans un monde ou les vampires n'existaient pas. C'est pour cela que parfois, j'oubliais de prendre mes poches de sang. Je vivais dans un monde où je n'étais qu'une humaine parmi tant d'autre, je sentais le soleil toucher ma peau. Où je chantais à tue-tête dans un karaoké avec mes amis. J'avais vécu 43 ans dans cet état. Et je m'étais aperçue de rien. Une vie créer de toute pièce. Je m'y étais enfermée.

Le journal disait un pensionnat avec une classe pour vampire, une pour humain, et une autre pour une nouvelle classe. Celles des hunters. Je me souvenais d'un bref souvenir de ce qu'on m'avait dit sur eux. Décidée à y entrais, je repris contact avec un membre du clan. Il m'y conduit et fit tout ce qu'il fallait faire. Et je suis enfin arrivé ici. Espérons que ce mur ne tombe pas et me laisse sans défense face aux attaques émotionnelles.

Tout ce que j'avais jusqu'à aujourd'hui aspirer, a disparu. J'ai réussi à le rejeter sur des personnes. Ces derniers ont explosé de rage, de peine, de joie. Grâce à ce mur, je peux contrôler les allers et retours des sentiments. Maintenant, je ne suis plus qu'une coquille vide, car j'ai tout rejeté avant de venir ici. Rien ne me chagrine ne me mets en colère, me fait rire.